10.10.09

Plein été - Colette Fellous

Première rencontre, pour ma part, avec cette auteur en vogue. Sentiment mitigé au bout du compte.


Colette Fellous nous mène ici au coeur de plusieurs étés qui ont compté pour elle sous la forme d’un journal intime, non linéaire et dont les pages se remplissent au fur et à mesure qu’un souvenir en appelle un autre. D’où un style forcément décousu et qui peut dérouter.


Ces étés sont ceux de son enfance, à Tunis, rassemblés autour de la nombreuse fratrie et de parents aimants, même s’ils ne s’aimaient plus entre eux. Des étés brûlants où une petite fille découvrait peu à peu ce que grandir signifiait en particulier d’une fait d’une mère en proie à des troubles neurologiques graves qui vont finir par l’emporter jeune et la laisser orpheline.


Des étés où, peu à peu, l’amour se laisse découvrir même si, blocage oblige, certains souvenirs particuliers ont été occultés par une mémoire sélective comme ce qui s’est réellement passé avec ce bel Amor, plus âgé que la petite Colette, et qui a enflammé son coeur et son corps le temps d’un été sans que l’auteur ne sache très bien jusqu’où la frontière n’a pas été franchie.


Il existe de très belles pages dans ce récit de souvenirs comme celles inspirées par les “joueurs de cartes” dont une reproduction meublait le corridor familial, la quête de la maison où la mère fit ses premiers pas et où mettre les siens propres dans ceux de l’être aimée et disparue fait naître un vertige, une fuite du temps.


Il convient de se laisser porter par la non linéarité du récit, par la poésie et la chaleur qui l’habitent pour l’apprécier pour ce qu’il est: une opportunité de nous donner à comprendre, un peu, qui est l’auteur et ce qui l’habite ou la hante.


Publié aux Editions Gallimard - 159 pages