29.1.10

Un long week-end dans les Ardennes – Hella S. Haasse



L’honnêteté me porte à déclarer d’emblée que ce roman ne figurera pas parmi les indispensables de Cetalir. Non qu’il soit mauvais, mais tout simplement parce qu’il n’apporte aucune contribution particulière à la littérature contemporaine.


Pourtant Hella S. Haasse figure parmi les grandes romancières néerlandaises contemporaines.


Le problème avec ce roman est une intrigue compliquée à la manière d’un roman policier alambiqué aux forts relents de nationalisme et de nazisme. Tellement compliquée qu’in reste tout le temps totalement extérieur à une intrigue qui nous dépasse.


En outre, le récit est très flamand et fait de nombreuses références au parti d’extrême droite qui pollue le débat actuel en Belgique et est l’une des causes du déchirement de ce petit royaume.


Entre les références historiques au folklore qui met en scène les loups à travers les âges, les tentatives de liaisons entre les cultures germaniques, celtiques et serbes, l’apparition soudaine de personnages troubles dont on ne sait et ne saura rien, on s’y perd !


Pour couronner le tout, la fin prend la forme d’une queue de poisson sans apporter la moindre explication logique. Comme si le roman constituait le premier épisode d’une série télévisée compliquée et réservée à un public noctambule.


Quelques mots sur l’intrigue, tout de même. Une pianiste internationale, Edith Walschade, possède une propriété retirée dans les Ardennes belges où elle élève trois loups. Elle entreprend une correspondance unilatérale avec son amant disparu qui fut aussi le violon avec laquelle elle se produisait en duo. Edith est la fille d’un historien allemand dont le passé est émaillé de grands vides et dont le rôle vis-à-vis du nationalisme allemand est un point d’interrogation.


Soudain surgit un personnage inquiétant qui se prétend son demi-frère et qui veut lui révéler à tout prix qui est vraiment son père. Les trois loups vont disparaître au moment même où d’étranges rites barbares et sanglants se déroulent dans la propriété de la pianiste, à son insu.


Mais voilà, comme je vous l’ai annoncé, aucune réponse ne sera apportée aux multiples questions posées ce qui laissera le lecteur pour le moins dubitatif.


Publié chez Actes Sud – 195 pages