6.2.10

La nuit de Fort-Haggar – Stéphane Héaume


Première rencontre avec cet auteur qui fait parler de lui depuis 2002 en ramassant quelques prix au passage. Dans ce cas, on ouvre toujours le roman en se disant qu’il devrait nous révéler une surprise, une petite ou grande joie littéraire. Force est malheureusement de dire que nous avons été extrêmement déçus par ce récit aussi invraisemblable que mal ficelé. Quand on combine la pauvreté des dialogues, fort nombreux au demeurant (ce qui allège la peine), avec un style qui manque autant de conviction que de souffle, qu’on y greffe une histoire à faire peur à un mauvais scénariste hollywoodien, que chaque rebondissement semble presque cousu d’avance, on obtient un récit qui frise le zéro pointé. On ne croit pas une seconde à cette intrigue et ce n’est pas l’écriture, plate et quelconque de Monsieur Héaume, qui va la sauver.

Voici en quelques lignes de quoi il retourne.

Julia Schlick, photographe de presse, se fait enlever par un improbable cavalier surgi de nulle part. Elle se retrouve entre les mains d’un mystérieux avocat, Henri Lamartre, sorte de grand prêtre d’une mystérieuse organisation internationale chargée de sauver les enfants enlevés du monde. Bon, cela commence plutôt mal…

Pour recouvrer sa liberté, il lui faudra accepter de se rendre dans un fort millénaire, réputé inexpugnable, situé aux confins du Tchad et du Niger, le Fort-Haggar. Là-bas se trouve reclus son amant, grand reporter, qu’elle aime toujours d’un amour passionné et total et qui disparut brutalement, sans laisser de traces trois ans plus tôt.

Celui-ci est accusé par Lamartre d’être le complice et l’amant de la reine d’une tribu de femmes guerrières qui sème la terreur et la mort, massacrant tout dans la région, pour s’emparer des enfants dont elles font ensuite commerce.

Commence alors une longue traversée du désert où les tentations amoureuses, les batailles sanglantes, les trahisons en série sur fond de manipulation finiront malgré tout par mener la belle à la rencontre d’une vérité sur fin mélodramatique. Coupure !

C’est ridicule et franchement mauvais !

Publié aux Editions Seuil – 2009 – 291 pages