2.7.10

Dans la nuit Mozambique – Laurent Gaudé


Décidément, Laurent Gaudé est un magicien des mots, surtout quand ils sont mis au service de l’Afrique, grande source d’inspiration de ce jeune romancier français majeur. On se souviendra avec passion de « La mort du roi Tsongor », éblouissant de puissance flaubertienne ou bien encore de « Eldorado », chronique poignante des boat people échouant sur les côtes siciliennes.

« Dans la nuit Mozambique » est un recueil de quatre nouvelles, dont la dernière (la moins aboutie à mon sens, la moins porteuse de ce souffle littéraire brûlant si caractéristique de Gaudé) a donné son titre à l’ouvrage.

Quatre nouvelles où l’Afrique joue un rôle central, continent envoûtant, irrationnel, traumatisant et brûlant. Afrique, source inépuisable d’inspiration et de maux pour ces Blancs qui s’y aventurent et n’en sortiront jamais indemnes. Même dans « Gracery Hotel », nouvelle centrale de ce recueil et qui se situe à New-York, l’Afrique est présente puisque le personnage central en est un vieux Noir qui connut son heure de gloire et s’apprête à mourir.

Quatre nouvelles qui confrontent un monde occidental dépassé par son propre rythme, pris à sa propre folie avec l’irrationel Africain, comme autant de compositions qui font tout exploser.

Quatre nouvelles écloses entre 2006 et 2007 comme autant d’échos aux quatre romans, tous indispensables (« Cris », « La mort du roi Tsongor », « Soleil des Scorta » et « Eldorado ») et qui trouvent une place immédiate dans la production littéraire stupéfiante de ce romancier surdoué et hors du commun.

Un régal, un pur enchantement. Alors, précipitez-vous dans les bonnes librairies !

Publié aux Editions Actes Sud - 147 pages