16.2.11

Jours de fêtes à l’hospice – John Updike


Updike est considéré comme l’un des grands romanciers des années soixante, soixante-dix aux Etats-Unis. « Jours de fêtes à l’hospice » fut son premier roman, publié en 1957 et vu par la critique par son meilleur livre.

Pour notre part, nous avons éprouvé un ennui assez profond à la lecture de ce roman très monocorde, très plaintif, au fond assez sombre. Un ennui tel que nous ne sommes pas tentés de découvrir une œuvre du même auteur qui serait, selon la critique, par définition de qualité moindre. C’est dire…

En quelques mots, l’action se situe dans un hospice pour vieux de l’Administration américaine, quelque part en pleine cambrousse, perdu au milieu de nulle part.

Un hospice qui a l’allure d’un bel ancien bâtiment agricole mais dont les petits moyens ne permettent pas un entretien décent.

Un hospice où l’on vient avant tout pour mourir (beaucoup) et finir, plus ou moins dignement, une vie souvent peu remplie.

Sans doute est-ce là la plus grande qualité d’Updike que d’avoir su, derrière un style d’une incroyable sobriété, dépeindre avec férocité et dérision des existences vides de sens et qui se terminent avec étroitesse et mesquinerie. Car c’est de la méchanceté humaine qu’il est question, de l’insondable bêtise de beaucoup d’entre nous et qui nous conduit à frapper ceux-là même qui nous veulent du bien.

On se demande si une rédemption quelconque est possible pour ces vieillards dont la plupart sont croyants mais qui se comportent comme d’insupportables gamins enferéms malgré eux.

C’est pour cela qu’il faut une fête annuelle, une grande kermesse pour attirer du monde, démontrer la supériorité de l’institution, recruter des nouveaux pensionnaires pour remplacer celles et ceux qui tombent comme des mouches, créer du lien social comme on dirait aujourd’hui.

Il y a là un sujet un or pour faire un livre extraordinairement compatissant ou fabuleusement décapant.

Au lieu de cela, on reste souvent à la surface des choses, à l’extérieur d’un scenario qui se déroule sous nos yeux sans qu’on s’y intéresse vraiment.

Même la violente discussion autour de l’inexistence de Dieu manque d’emphase et de conviction.

Bref, nous avons été déçus et frustrés par un livre au mieux moyen.

Publié aux Editions Julliard – 214 pages