17.7.11

La septième vague – Daniel Glattauer


Après le phénoménal succès de « Quand souffle le vent du nord » que nous avions adoré, Daniel Glattauer remet cela avec « La septième vague ». Il est souvent périlleux et hasardeux de surfer sur un premier succès pour publier une suite capable de conserver la fraicheur, le caractère propres à lui conférer une légitimité. C’est pourtant indéniablement le cas avec ce deuxième et, sans doute, dernier tome de notre saga amoureuse virtuelle.

Nous avions quitté Leo et Emmi au moment où Leo, pour se sortir du piège d’un amour par courriel devenu intrusif et destructeur parce que ne menant nulle part, s’enfuyait à Boston pour y enseigner.

Le voici de retour, un peu plus de neuf mois plus tard dans son Allemagne natale. A peine débarqué et parce qu’elle a remarqué la lumière dans son appartement, Emmi renoue le contact et le dialogue reprend presque instantanément avec la même intensité, la même communion d’esprit entre nos deux amants virtuels.

Toutefois, Leo a mûri et surtout il a rencontré Pamela avec qui il planifie de faire sa vie. Alors, Emmi va devoir abattre ses cartes, prendre des risques, faire des ouvertures pour tenter de conserver son avantage et de faire comprendre à Leo qu’ils sont définitivement faits l’un pour l’autre.

Le ton y est du coup moins léger, moins spirituel que dans le premier tome. C’est aussi parce que les personnages sont plus vrais, leurs sentiments plus terre-à-terre, leur vie plus ancrée dans le réel, moins dans la fantasmagorie. Prenant le risque de se rencontrer physiquement, de se revoir, ils acceptent tout ce que la confrontation au réel peut comporter de risque. Ils se mettent en situation de ce fait d’être emportés par cette septième vague, a priori identique à celles qui l’ont précédée mais qui par sa force sournoise balaiera tout sur son passage et portera ce dont elle se sera emparée très loin au large, vers les zones inconnues et potentiellement pleines de danger.

C’est cette décomposition inéluctable que mettent en évidence ces nouveaux courriels avec un sentiment d’urgence et de vérité que ne comportait pas le roman précédent. En conséquence, le livre tient en soi, trouve une existence propre et complémentaire tant au plan stylistique que psychologique du tome qui l’a précédé d’un an. On y prend un réel plaisir, différent, mais toujours aussi grand. Bravo pour ce doublé éblouissant !

Publié aux Editions Bernard Grasset – 2011 – 348 pages