4.3.17

Giboulées de soleil – Lenka Hornakova-Civade



Ce premier roman d’une jeune femme, par ailleurs peintre, née en Tchécoslovaquie et installée dans le sud de la France, s’est vu couronné du Prix Renaudot des Lycéens.
Trois générations de femmes y témoignent de la brève histoire de leur pays. De la petite-fille à la grand-mère, elles ont toutes en commun d’être des bâtardes, illustrations constantes et répétées du peu de cas porté aux femmes tout particulièrement en période troublée.
A travers leurs récits et leurs yeux, nous assistons aux grandes migrations de populations qui jettent les Juifs sur les routes puis les Allemands vaincus et haïs hors d’un pays passé sous la coupe soviétique. A travers ces femmes, nous décodons le regard lubrique porté par des hommes parfois incultes, souvent profiteurs envers celles qui ne seront bonnes qu’à satisfaire pulsions ou bas instincts et seront abandonnées dès que les circonstances l’exigeront.
Par elles, nous voyons aussi la stupidité collective gagner un pays qui jusque-là s’en sortait plus ou moins. Une stupidité dictée par la mise en œuvre forcenée, dogmatique et aveugle d’un communisme destructeur, créateur de malheurs innombrables avant que de s’effondrer sur lui-même de son inconséquence.
Il semble exister une chape de prédestination tout au long de ce roman assez lourd, comme si les vies étaient jouées d’avance et que les combats pour s’en sortir, au prix d’infinis sacrifices, étaient voués à être perdus du simple fait de l’inéluctable bêtise humaine.
Toutefois, je suis resté pour ma part extérieur au roman qui jamais ne m’a ému. Car ces thèmes ont été tellement repris et fait l’objet de tant d’ouvrages sublimes qu’il manque une verve, une originalité, un peu d’auto-dérision sans doute aussi pour véritablement captiver un lecteur exigeant.
Publié aux Editions Alma – 2016 – 296 pages